Le clown Doss au Collège St-Stanislas

Venez donc recevoir votre cadeau...

Lundi, sur l'heure de midi, le clown Doss a été accueilli au collège Saint-Stanislas, par les étudiants de 3e année. Ces étudiants font en fait partie d'un comité d'animation et représentent les 150 élèves de 3e année. Le comité existe depuis le mois de septembre dernier et se montre très actif. Ont déjà été invités,-dans le cadre d'une conférence-débat: un ancien agent de police qui s'occupe des jeunes à problèmes à Ghlin, une responsable d'Amnesty international ou encore le Père de Guelingue…

Le cas, car c'en est un, qui nous occupe ici est donc celui du clown Doss. Cet artiste,. d'origine égyptienne, n'a pas suivi le parcours artistique habituel. En fait, notre clown (vous permettez que je l'appelle «notre clown»?) était au départ publicitaire.
Son père, directeur d'une grande société automobile pour le Bénélux, voyait plutôt en son fils un futur cadre. Mais, l'artistique (avec un petit «a» mais avec le grand «d» de ladétermination) intéressait plus notre clown. Dès lors, la publicité paraissait un bon compromis entre ces deux vues d'esprit.
Notre clown fonde alors une société avec un copain, chez la grand-mère, dans la cave. La société s'est développée et notre clown s'y est senti mal à l'aise. Il abandonne et décide de se lancer dans la chanson, dans les restaurants: «Je chantais du Brel, et tout le monde rigolait, tellement je chantais faux. Les restaurateurs me donnaient de l'argent... pour que je m'en aille. En fait, je voulais faire du théatre. Mais en voyant quelques représentations, je ne me sentais pas assez doué pour ce métier».

LE CLOWN DOSS EST NE
Un jour, le déclic. Notre clown devient le clown Doss. Il veut faire rire et faire réfléchir. Il prend conscience que sa vie doit se passer sur la scène: «Quand je monte sur scène pour un spectacle, je laisse cadeau au public et je m'en vais. Je ne veux en aucun cas regarder s'il le prend ou pas; Je donne mais je n'oblige pas à prendre».
Après des débuts difficiles «On ne parlait pas de moi car on ne me connaissait pas et on ne me connaissait pas parce qu'on ne parlait pas de moi», notre clown commence à se faire connaître justement. Il organise même aujourd'hui des stages de clown, au bout desquels avocats, médecins ou autres hommes d'affaires ont complètement oublié qu'.ils étaient venus en qualité d'avocats, de médecins ou autres d'hommes d'affaire: .
«Au bout d'une semaine, ils ne s'appellent plus par leurs prénoms mais par des noms de clown. Il y a un exercce très dur qui consiste à mimer un mot abstrait aux autres. Le grand étonnement, pour eux, pas pour moi, c'est que 9 personnes sur 10 parviennent à exprimer des choses aussi fortes que l'amour, la tendresse, la paix intérieure, etc. En fait, je n'apprends rien aux stagiaires, ils doivent prendre conscience qu'ils ont tout en eux. Chacun détient une infime parcelle de la vérité».
On pourrait encore se dire beaucoup de choses à propos de notre clown. Je vous invite donc à dénouer vos zygomatiques et libérer vos neurones sociaux, en allant faire connaissance avec lui, le temps d'un spectacle. ,
Le thème général est la solitude et l'exclusion, ce qui ne l'empêche nullement de parler de la mode, du sport, des régimes alimentaires, de la vieillesse... Dernier détail: 50% des bénéfices de ce spectacle seront redistribués à la Maison SaintPaul, les autres 50% étant réservées à l'organisation d'une excursion scolaire.
Voilà donc une bonne occasion de rire pour la bonne cause.

par Effel

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Presse
mer, 08 Décembre 1993
Source : 
La Province
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